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Tour du monde de Mélanie et Florent

Transmongolien: d’Irkoutsk à Oulan Bator

Transmongolien: d’Irkoutsk à Oulan Bator

C’est un peu avant 5h du matin que nous sommes montés à bord du train à destination de la Mongolie. Ce train était beaucoup plus vétuste et plus kitch que le premier,  et du coup beaucoup plus authentique et proche de l’image que nous en avions.

La cabine était bien fraîche car très peu chauffée, les couvertures sentaient la fumée de bois et étaient encore un peu humides. Mais dans l’ensemble tout était bien propre.

 

Une femme occupait déjà une des couchettes de notre cabine et n’a pas semblé apprécier le réveil nocturne. Cependant, après avoir dormi quelques heures bien enroulés dans nos couvertures pour nous protéger du froid, cette première impression fut vite balayée. En effet au petit matin, alors que nous nous apprêtions à sortir nos biscuits pour le petit déjeuner, notre voisine nous a invité à partager de l’Omoul fumé qu’elle était descendue acheter sur le quai à l’aube, avec du pain, des cornichons et du fromage (des toastinettes).

Omoul: poisson d’eau douce ( « salmonidé ») endémique du lac Baïkal proche de la truite qui émet un cri perçant quand il est pêché. Il constitue une des principales ressources du Baïkal et sa survie est menacée car les algues dont il se nourrit souffrent de la pollution.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce petit déjeuner fut l’un des meilleurs que nous avons pris en Russie.

C’est donc ainsi que nous avons fait la connaissance de Zaya, une femme Mongole d’environ 35 ans qui parlait quelques mots d’anglais (comme le train était principalement rempli de touristes nous avons eu de la chance de partager notre cabine avec elle). Nous avons appris qu’elle voyageait entre la Russie et la Mongolie pour faire du commerce et le reste de la journée nous a effectivement permis de nous en rendre compte…

Zaya et la provodnista

Une fois le petit déjeuner terminé, Zaya s’est mise au travail: à chaque gare, elle sortait de la cabine puis revenait avec des nouveaux paquets, des cartons, des objets bizarres… A la fin de la journée elle avait accumulé des habits, des palettes de peinture aquarelle, des saucissons, des jambons, des tuyaux de plomberie pour faire des sèches serviettes dans la salle de bain, du vin, de la vodka, des œufs, etc. On voyait qu’elle avait l’habitude car même les hôtesses du train (qu’elle semblait très bien connaître) venaient apporter d’autres objets dans notre cabine comme une perceuse sans fil, des draps etc. C’était tout simplement incroyable et nous étions autant surpris qu’amusés par ce petit trafic.

A l’approche de la frontière, il a fallu tout planquer. Zaya a donc entrepris de tout cacher en répartissant les objets sous ses draps, sous son oreiller, dans des sacs, demandant même à ce que nous changions de place nos sacs pour pouvoir en cacher dans le renfoncement au-dessus des lits. Elle cacha aussi quelques nappes sous notre matelas, ce que nous l’avons laissé faire, ne craignant pas grand-chose car c’était des objets sans grande valeur.

Trafic de Zaya vu du dessus

Le contrôle des douanes se fait à la fois côté Russe, avec changement de locomotive, et quelques centaines de mètres plus loin coté Mongol. Il a duré environ 6 heures, dont 4 h cloitrés dans le train avec les toilettes verrouillés (comme à chaque arrêt dans une gare).

Méla enfermée dans la cabine

Les douaniers sont montés à bord des wagons pour vérifier nos papiers (visa + passeport) et fouiller les compartiments. Ils ont facilement découvert quelques objets et cartons de Zaya, mais après une brève explication tout est rentré dans l’ordre.

Dès que ce fut possible nous sommes descendus sur le quai nous aérer, mais n’ayant pas verrouillé la porte de la cabine (il faut le demander aux Provodnitsi), Florent est remonté à bord pour surveiller nos affaires. A l’intérieur,  Zaya était dans la cabine avec des amis (une femme qui proposait de faire du change dans le train, la Provodnitsa et un autre ami nommé Tchingasan). Ils mangeaient du poisson fumé et avaient entamé une bouteille de vodka, ils ont invité Flo à s’asseoir, lui ont tendu un shot de vodka et un verre de Pepsi, puis en l’espace de 5 min suivirent deux autres shots de vodka, Zaya servant tout le monde à tour de rôle.

Il réussit à s’échapper du piège, et nous sommes restés un moment dehors jusqu’à ce qu’on nous oblige à remonter dans le train. De retour dans notre cabine, Zaya a continué à partager sa bouteille de vodka, et cette fois Méla a également participé et le Pepsi fut remplacé par du jus de cornichons, surprenant mais pas mauvais et très efficace pour faire passer la vodka! Les verres se sont enchainés jusqu’à ce que la bouteille soit vide c’est-à-dire en pas longtemps. En parallèle nous avons partagé le repas, échangé quelques mots et ce fût un moment très convivial.

Le seul bémol de ce passage de frontière est de ne pas pouvoir descendre du train entre les contrôles de passeport pour aller aux toilettes donc Flo a dû se soulager dans une bouteille en plastique.

Après notre repas, nous avons passé le reste de la soirée en compagnie d’autres touristes avec qui nous avions sympathisé : Zvein et Mari un couple de Norvégiens en voyage de noces, Jérémy (Australien) et Carla (Portugaise), un autre couple ayant vécu à Londres et s’apprêtant à rejoindre Melbourne pour y vivre (dont nous avons récupéré l’adresse) et un couple d’Irlandais.

Une fois la frontière franchie le petit manège infernal de Zaya a repris, mais en sens inverse: pendant une bonne heure tous ses complices du train sont venus récupérer ce qu’elle avait caché pour eux.

En ce qui concerne le paysage, celui-ci était plus intéressant que dans le Transsibérien : plus vallonné, plus de villages et des lacs…

Nous avons eu une petite nuit dans le train avant d’arriver à Ulan Bator à 6h30 du matin comme prévu : régularité toujours impressionnante étant donné que la durée des contrôles à la frontière peut varier.

9 Commentaires

  1. Bonjour les voyageurs,
    Que de belles choses à nous raconter et que de convivialité, c’est surprenant toutes ces anecdotes. Votre voyage est très riche en échange, profitez en bien. Vous devez avoir le beau temps encore, vous êtes en débardeur sur les photos. Bon séjour en Mongolie. Grosses bises.
    Famille Girardot

  2. Top l’histoire ! le poisson fumé m’intrigue plus que le traffic en fait !!!

    • Faudra absolument que tu goutes ça un jour !

  3. Hello les contrebandiers!!!
    Vous êtes pardonnés les objets ne valaient pas grand choses
    Profitez bien de votre voyage ,du paysage et des rencontres
    Ici tout va bien ;nous partons bientôt(le 8.10) à la Réunion pour 3 semaines
    gros bisous

    Famille RANCE Vincent

  4. Mes loulous vous me manquez!!!
    je suis bien contente de voir que vous vivez à fond votre expérience, les gens ont vraiment l’air accueillant!
    Au moins vous vivez à la locale héhé
    gros bisous!!

  5. les tourtereaux semblent bien profiter de toutes les oportunités du voyage bravo.nous voici de retour à la Londe c’est super après un mois et demi d’absence Papy va bien.avec 38°sur la terasse . bisous à vous deux

  6. Zaya avait d autre mensurations dans mes souvenirs haha
    Blagues à part, votre périple a l’air de super bien se passer, les rencontres continuent de s’enchainer, que du bon!!!
    Des bisous

    • Lol !
      Merci pour les petits messages de soutien, on apprécie vraiment 🙂 et oui que du bon !

  7. Quelle grosse bourde sur cette page !… On doit dire le TRANSMONGOL, et non le transmongolien, voyons !… Ce train dessert la Mongolie, pas les trisomiques !…