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Tour du monde de Mélanie et Florent

Suzhou, la Venise d’Orient

Suzhou, la Venise d’Orient

Nous avons pris notre premier train à grande vitesse pour rejoindre Suzhou depuis Nanjing. Les chinois n’ont rien à nous envier sur le confort des trains, leur modernité ou leur capacité. Ils peuvent en effet transporter un grand nombre de passagers via deux rangées de sièges de respectivement 3 et 2 places.

Par contre, il leur reste des progrès à faire sur la gestion des chemins de fer…

Intérieur du train

Réseau ferroviaire chinois

Alors que le réseau ferroviaire chinois était plutôt ancien et lent, les années de 2000 à 2010 voient le développement très rapide d’un réseau de lignes à grande vitesse. La Chine est ainsi devenue le pays disposant du plus grand réseau de lignes à grande vitesse au monde. Cependant, malgré des milliards de dollars d’investissements un accident s’est produit en juillet 2011 à Wenzhou peu de temps après l’inauguration de la nouvelle ligne à grande vitesse Pékin – Shanghai.

Le TGV chinois a percuté un autre train arrêté sur la ligne faisant 39 morts et 192 blessés, soit l’un des plus gros accidents jamais connu par la Chine. Les deux trains étaient gérés par deux bureaux de chemin de fer différents ce qui à l’époque empêchait toute communication, ce qui parait inconcevable!

L’exportation de la technologie chinoise étant un enjeu majeur pour le parti communiste, le gouvernement a tout mis en œuvre pour étouffer l’affaire : des wagons du train étaient déjà démontés le lendemain du drame alors que la recherche d’éventuels corps était encore possible et surtout que l’enquête sur les causes de l’accident n’avait pas encore commencée.

La consigne suivante a été envoyée aux médias chinois: « Concernant l’accident de train de Wenzhou, tous les médias doivent vite relayer toutes les informations publiées par le ministère du rail. Aucun média n’enverra de reporters pour couvrir l’accident. Ne faites pas le lien avec les informations relatives au développement des trains à grande vitesse en Chine, et ne modifiez pas les articles d’analyse. A partir de maintenant, l’accident de train du Wenzhou ne devra être abordé que sous l’angle du secours et de l’amour apporté aux victimes frappés par cet accident tragique ». Une belle illustration du contrôle du gouvernement et du parti : on comprend aisément la colère des chinois concernant cette tragédie nationale.

A Suzhou nous étions logés chez Cindy, une couchsurfeuse de 33 ans qui travaille dans la finance dans une célèbre banque internationale. Nous étions super bien installés avec une chambre confortable dans un appartement moderne d’environ 70 m². Cindy vit dans le quartier « SIP » pour « Suzhou Industrial Park » situé à 20 minutes en bus du centre-ville.

C’est un parc industriel créé dans les années 90 qui a été financé par une alliance entre le gouvernement chinois et celui de Singapour, dans le but d’appliquer en Chine les méthodes de management ayant fait le succès économique de Singapour.

Les résidences sont d’un standing plus élevé que celles que l’on a pu voir à Xi’an. La résidence de Cindy, bien qu’étant composée de grandes tours, dispose également de grands espaces verts bien entretenus, des magasins de proximité, une garderie pour enfants, des terrains de tennis et de basket, etc. C’est pourquoi de nombreux expatriés et chinois plutôt aisés vivent dans ce quartier calme et agréable. On a pu aller à la boulangerie et acheter des produits français dans la petite supérette pour notamment cuisiner des escalopes à la crème pour notre hôte.

Flo attendait particulièrement de revisiter Suzhou car il y a fait un stage de deux mois en 2008, et il voulait ainsi se rendre compte des transformations de la ville ces 5 dernières années.

Le lendemain de notre arrivée nous sommes donc allés nous balader dans le centre-ville et il lui a fallu un certain temps pour se repérer car les alentours ont beaucoup changés : de nombreuses tours sont sorties de terre dont celle que nous avons surnommé « le Pantalon » de par sa forme assez ressemblante!

La tour « Pantalon »

Les souvenirs ont commencé à revenir lorsque nous nous sommes retrouvés dans Quangian street, la principale rue commerçante de la ville qui n’a pas trop changé.

Principale rue commerçante du centre de Suzhou

Comme dans de nombreuses autres villes de Chine, les vélos ont quasiment tous fait place aux scooters électriques. Contrairement à Pékin la température est plus clémente en hiver à Suzhou, ce qui accentue le phénomène.

Voie des deux-roues

Le soir nous avons organisé un diner au resto avec Cindy, Showeraly – une amie et collègue de Florent rencontrée lors de son stage et vivant toujours à Suzhou – et son mari. Pendant les quelques années qui se sont écoulées, Showeraly s’est mariée et elle est désormais maman d’une petite fille, ce qui ne nous rajeunit pas! Ce fut l’occasion de partager une fondue chinoise « sans bouillon », qui se rapproche plutôt d’une sorte de wok.

Suzhou est une des plus anciennes villes de Chine dont l’essor a débuté dès le VIIème siècle grâce à la production et au commerce de la soie. Elle est surnommée la « Venise de l’orient » car elle possède 35km de canaux et 160 ponts les traversant. Elle est également célèbre pour ses jardins (on en comptait plus de 300 au XVème siècle, aujourd’hui on en dénombre encore 77 dont 8 classés au patrimoine mondial de l’Unesco).

Nous avons choisi de visiter le plus grand : « Le Humble Administrator Garden » (à traduire par « Jardin de la politique des simples »). D’une superficie de 5 ha, il a été aménagé il y a plus de 500 ans.

Art du jardin en Chine

L’art du jardin appartient au même titre que la calligraphie ou la poésie aux arts sacrés chinois. Le jardin est décrit à la fois comme un lieu de vie et de divertissement dans lequel on se plaît à flâner et un cosmos miniature dans lequel on cherche à recréer l’image d’une nature idéale.

On distingue trois grands types de jardins:

  • les jardins royaux dont la superficie est très importante. Leur but est d’impressionner les visiteurs en mettant en avant la splendeur des matériaux et l’utilisation de couleurs vives. Le palais d’été de Pékin que nous avons visité est un bel exemple de jardin royal.
  • les jardins privés : plus compacts, leur style est simple et élégant, visant à reproduire la nature du mieux possible. Ils ont souvent pour but d’isoler les habitations de l’animation et l’effervescence qui règne dans les villes. L’Humble Administrator Garden appartient à cette catégorie.
  • les jardins des temples religieux : simples, compacts, élégants et calmes. Ils ont pour but de symboliser l’intégration spirituelle de l’homme avec la nature. Ils servent aussi à des activités religieuses et des rassemblements publics.

L’Humble Administrator Garden est composé d’éléments tels que des rochers, des étangs, des plantes, des pavillons, des meubles et des décorations… reliés par des galeries de telle manière à ce que le visiteur découvre des points de vue particuliers en se baladant.  Les ponts sont souvent en zigzag ce qui s’explique par :

  • une croyance selon laquelle les mauvais esprits ne peuvent se déplacer qu’en ligne droite, leur rendant donc impossible la traversée de ces ponts,
  • une astuce des architectes qui force le visiteur à regarder de chaque côté en traversant.

Ce jardin est un lieu idéal et stimulant pour les artistes, c’est pourquoi nous avons vu de nombreux étudiants dessiner et peindre. Il abrite également le « Jardin des Bonsaïs » contenant plus de 700 arbres miniatures de races différentes dont le plus vieux est âgé de 400 ans.

Une très belle maquette illustre parfaitement sa composition (dépend si on met photo ou pas)

Maquette du « Humble Administrator Garden »

Le « Jardin de la politique simple » est malheureusement victime de sa renommée. Sa forte fréquentation par les cars de touristes avec des guides qui hurlent dans un mégaphone, ne permet pas d’en apprécier réellement la beauté et le calme. Nous étions au final un peu déçus car l’entrée est relativement chère pour la Chine (70 yuans soit presque 10 euros par personne).

Nous nous sommes ensuite baladés à pieds dans la rue Pingjiang, vestige du centre historique de Suzhou. Cette rue de plus de 1000 ans a conservé son charme et son style traditionnel, notamment les croisements avec plusieurs ruelles très étroites. Elle est bordée par un canal qui permet aussi de la visiter en gondole (comme à Venise !).

On s’est arrêtés manger une espèce de pizza en forme de cornet au fromage, un concept amusant qui pourrait probablement marcher en France.

Assez parlé d’histoire…le soir nous avons participé à un cours de Salsa avec Cindy. Ce fut pour nous l’occasion d’apprendre quelques pas qui nous serviront peut être en Amérique du Sud…

Nous avons été invités à diner le lendemain soir par Showeraly et son mari dans un restaurant qui proposait des burgers, Flo n’a pas résisté à la tentation d’en a commandé alors que Méla a commandé une salade, mais comme d’habitude nous avons fini par partager.

Avec Showeraly et son mari

Avant de partir direction Shanghai, nous avons rejoint Cindy pour déjeuner et notamment gouter notre premier plat vraiment épicé à base de poulet, ail, poivre et piment. Nous en avons également profité pour visiter plus en détails le « Suzhou Industrial Park » et plus particulièrement les bords du lac où le quartier d’affaire et les immeubles les plus luxueux sont construits.

Tous les jeunes mariés vont au parc pour y faire les photos officielles, en l’espace d’une demi-heure nous avons pu observer plus d’une dizaine de couples en habits de mariés, aux formes et couleurs originales voire très criardes.

Nous avons ensuite pris un taxi pour rejoindre la gare de Suzhou et prendre un autre train à grande vitesse, destination Shanghai.

 

Un Commentaire

  1. A voir vos mines réjouies nous sommes heureux et l ‘impression de partager ce voyage originale par ses contenus photos et récits . Ici nous regardons la pluie tomber sur le clémentiner pourpre.c ‘est mieux que les remparts de Semur sous le brouillard
    Papy va bien moi aussi pleins de bisous Mamy