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Tour du monde de Mélanie et Florent

Oulan-Bator chez une famille Mongole

Oulan-Bator chez une famille Mongole

A notre descente du train, nous avons rapidement repéré notre hôte Begz qui nous attendait sur le quai avec à son vélo vert. Begz est un couchsurfer que nous avions sollicité et qui nous a répondu positivement alors que nous quittions Irkoutsk. Après quelques brèves explications pour nous rendre chez lui, nous sommes montés dans le bus n°20 en direction de la banlieue nord d’Oulan-Bator, et notamment de l’arrêt Gants Khudag où sa femme nous attendait.

Une vingtaine de minutes plus tard nous avons appris à nos dépends qu’il ne faut jamais se lâcher dans un bus Mongol… Alors que nous étions en train de remettre nos sacs à dos pour descendre, le conducteur a brutalement pilé ! Nous sommes tous les deux tombés et avons été projetés jusqu’à l’avant du bus! Méla entrainée par le poids de son sac s’est cognée la cheville et tassé le dos et Flo s’est fait légèrement mal à l’épaule. Heureusement plus de peurs que de mal, nous avons pris quelques minutes à la descente du bus pour reprendre nos esprits, vérifier qu’il n’y avait rien de cassé et nous sommes repartis à la rencontre de Soyombo, la femme de Begz. Elle nous a guidés puis installés dans la yourte où deux de ses 3 filles dormaient encore

Elle, Begz et leurs 4 enfants (Mungulun 5 ans, Gatma 6 ans, Manogim 11 ans et Todo 13 ans) vivent dans une yourte sur une parcelle de terrain où sont également installés les parents de Soyombo, ainsi que sa plus jeune sœur et son plus jeune frère et leurs familles respectives.

Il y a donc au total sur le petit terrain 3 yourtes, 2 maisons de bois, la cabane servant de toilettes, une sorte d’écurie pour les vaches pour l’hiver, et une belle vue sur la banlieue d’Oulan-Bator.

Soyombo a commencé par nous offrir le petit déjeuner, composé de pain maison et d’une sorte de crème qu’elle fabrique en portant le lait fraichement trait à ébullition et en le faisant aérer pendant une dizaine de minutes avec une casserole. Nous avons eu l’occasion le lendemain de nous essayer à cet exercice.

Soyombo en train de préparer la crème

Nous avons également rencontré sa grand-mère de 76 ans, passée elle aussi prendre le petit déjeuner.

Pour gagner de la place et optimiser l’espace dans la yourte, ils ont opté pour des matelas posés à même le sol que l’on peut replier et ranger contre les parois la journée, ainsi tout le monde dort par terre. Mais cela impose des règles strictes sur l’hygiène lorsque l’on rentre à l’intérieur comme la nécessité de se laver les mains à l’extérieur, de toujours se déchausser sur la partie aménagée à cet effet à l’entrée et de ne jamais y marcher en chaussettes ou pieds nus, etc.

Dans la yourte il y a l’électricité mais pas l’eau courante. L’eau est acheminée par citernes dans le quartier nord de la ville et les habitants viennent remplir leurs réserves.

Les deux filles en train de dormir étaient Gatma et  Manogim, elles vont à l’école l’après-midi alors que Mungulun et Todo ont école le matin, l’école publique étant divisée en deux sessions à Oulan-Bator.

Begz et Soyombo sont habitués à recevoir des couchsurfers (nous étions les 155èmes!), ils parlent donc bien anglais et ses enfants aussi, même les deux plus jeunes le comprennent sans problèmes, ce qui sera très utile pour eux à l’avenir.

Nous avons ensuite accompagné Begz qui emmenait paître ses vaches dans les collines derrière chez eux. Au total 4 génisses, 2 veaux, et un taureau suffisent à nourrir sa famille. Ils y vont chaque jour à tour de rôle avec Soyombo, et lorsque Todo rentre de l’école, il vient prendre leur relais jusqu’en fin d’après-midi.

Cette balade nous a permis de faire un peu plus ample connaissance et d’échanger avec Begz sur de nombreux sujets et notamment la gestion de l’eau et des déchets (et oui ça manque à Méla !).

A Oulan-Bator, une famille comme celle de Begz paye l’équivalent de 2000 Tugruks (un peu plus d’1 euros) chaque mois pour le ramassage des déchets. En fait le « camion poubelle » passe dans le quartier une fois par semaine et c’est aux habitants de venir y déposer leurs ordures. Les déchets sont ensuite acheminés vers une décharge, anciennement dans les collines à quelques centaines de mètres de chez Begz, mais désormais vers une autre un peu plus lointaine gérée par des Chinois (les Mongols ayant finalement préféré travailler avec eux plutôt qu’avec les Allemands, probablement une question de prix). Aujourd’hui l’ancienne décharge est « en cours de réaménagement », ce qui signifie en fait qu’ils la recouvrent de terre et qu’elle deviendra bientôt une zone à bâtir !

Des déchets qui ne sont malheureusement pas arrivés jusqu’au camion

Nous avons ensuite rejoint le centre-ville pour une petite visite et pour notre premier repas nous avons tenté un genre de fast food Mongol : ce qui dans l’assiette s’est traduit par une soupe de mouton gras et des raviolis de mouton, gras aussi. Bref notre premier aperçu de la nourriture Mongol n’a pas permis de démentir ce qui figurent dans les guides touristiques, c’est gras!

La place devant le parlement se nomme la place Sükhe-Bător en hommage à un des dirigeants à l’origine de la révolution qui a porté au pouvoir en Mongolie les communistes du Parti révolutionnaire du peuple mongol. Elle constitue l’un des rares sites touristiques de la ville et aussi une des parties de la ville où l’on aperçoit les immeubles modernes.

Nous avons pu assister à la scéance photo d’un mariage où vous pouvez remarquer les habits traditionnels Mongols.

Le « Deel » est l’habit traditionnel des nomades porté encore largement au quotidien en Mongolie. C’est une longue robe traditionnelle d’extérieur avec un haut col et une ouverture frontale asymétrique permettant un recouvrement, avec une fermeture par boutons au-dessous de l’épaule droite, sous le bras droit et sur la cuisse droite. Le Deel est habituellement coupé d’une une seule pièce et a une conception simple et un port ample qui le rendent confortable pour la monte à cheval. Un long tissu fait de soie flexible légère est porté avec le Deel comme ceinture.

A proximité se trouve le Central Department Store, magasin d’Etat assimilable aux galeries Lafayette en France y compris dans l’organisation où on peut acheter de tout : produits de beautés, habits, nécessaire de camping, livres, mais aussi de la nourriture.

Central Department Store

Nous sommes rentrés et avons passé la fin de journée à jouer avec les enfants, match de Basket avec Todo pour Flo et partie de Marelle avec Mungulun pour Méla, de très bons moments! Notre repas du soir consistait en un plat unique, à base de pain et d’une sorte de soupe de lait caillé. Et même si sur le papier ça ne fait pas rêver, c’était bon!

Le lendemain nous avons pu faire une petite toilette bien nécessaire après 2 jours de train et une journée à Oulan-Bator sans avoir pu vraiment se laver car il faut économiser l’eau. Nous avons ainsi réussi à nous laver les cheveux avec à peine 3 litres d’eau pour nous deux.

Nous sommes ensuite partis visiter le monastère bouddhiste de Gandan, le plus important d’Oulan-Bator. C’est un des rares qui a été épargné pendant les années 30, période durant laquelle les communistes ont supprimé toutes les communautés religieuses en Mongolie, détruit pas loin de 700 monastères. Plus de 10 000 moines furent tués ou obligés de force à rejoindre l’armée.

Monastère de Gandan

Le plus impressionnant de la visite c’est une statue du Buddha haute de 26,5m de haut, elle est ornée d’or et de 2286 pierres précieuses, et recouverte de plus de 100kg de vêtements de soie. Elle fut reconstruite en 1996 après avoir été détruite lors de la révolution communiste, le cuivre dont elle était faite aurait servi à fabriquer des balles.

Puis nous avons perdu notre après-midi pour rejoindre la gare routière Dragon Station afin d’acheter des billets pour partir dans le Nord de la Mongolie à Moron pour monter à cheval et aller voir le lac Khovsgol, le plus réputé du pays. On a compris qu’il ne faut pas sous-estimer le temps dans les déplacements en Mongolie et les embouteillages à Oulan-Bator !

Le soir nous avons aidé à la maison à ramasser les bouses de vaches pour les faire sécher contre les barrières en bois, car elles servent ensuite de combustibles pour le poêle de la Yourte.

Avant de manger Méla a entrepris d’apprendre aux filles à danser la Macarena, donnant lieu à un spectacle plutôt marrant mais réussi avant que Flo leur montre comment faire un chien et un lapin en ombres chinoises. Nous nous sommes très vites attachés aux quatre enfants tant ils sont éveillés et curieux de tout.

La famille récupère régulièrement les restes de légumes sur les marchés pour récupérer ce qui est mangeable et ce qui sera pour nourrir les vaches. C’est donc autour d’un repas à base de légumes que nous avons parlé un peu de tout et notamment de la volonté de la famille de vivre sans oublier les traditions (fabriquer de la vodka à partir de lait de vaches, préparer de la viande fumée…). Soyombo qui a des ancêtres shaman est en cours d’apprentissage pour elle aussi devenir shaman. Nous avons aussi parlé de chakras, guérisseurs… Begz et Soyombo nous ont racontés pas mal de légendes à ce sujet.

Begz insistant pour que nous revenions à notre retour de voyage dans le nord, nous échangeons donc nos guides touristiques et promettons de revenir avec du poisson fumé que l’on peut trouver dans la région du lac.

7 Commentaires

  1. Commentaire

    • Mamy, tu as oublié d’écrire un commentaire ! 😉

  2. Hey les Voyageurs ! Sympa le blog. Vous avez déjà vu plein de choses et fait de belles rencontres. J’aurais bien voulu assister au cours de macarena ! Continuez à nous permettre de vous suivre ! Bisous

  3. du lait caillé comme soupe … moi je veux bien gouter à votre retour pour voir !
    c’est vraiment sympa de raconter vos échanges avec les habitants du pays. Vachement enrichissant… Comme quoi on se plaint en France mais on est pas si mal loties.

    • Merci 🙂 Les gens que nous avons rencontrés ont l’air de vraiment être heureux donc on s’aperçoit que les aspects matériels ne font vraiment pas tout…

  4. Sympa la yourte! Pour le coup, vous ne pouviez pas trouver plus typique 😀
    Se chauffer a la bouse de vache, se laver avec 1,5L d’eau, partager sa « chambre » avec toute une famille, voila des aventures dont vous vous souviendrez toute votre vie.
    Bonne route!

  5. Merci Mélanie de faire le tour du monde de la gestion de l eau et des déchets! Ce séjour dans cette famille à l air d avoir été vraiment agréable.