Vang Vieng : la fête est finie !

Suite à nos épopées pour rentrer à Luang Prabang, nous avons repris un bus en direction de Vang Vieng tôt le lendemain matin. Le trajet a duré plus de 6 heures sur des routes de montagnes très sinueuses offrant un paysage inoubliable. Nous avions appris avant de partir qu’une semaine avant un bus de nuit circulant sur cette même route était tombé dans un ravin de plus de 70 m, faisant 5 morts dont une touriste française. Le chauffeur s’était endormi au volant, pas vraiment étonnant sachant qu’en Asie il n’est pas rare que ce soit le même chauffeur qui conduise pendant plus de 10 heures ! Même si on n’est pas spécialement rassurés de voir le chauffeur couper ses virages ou rouler à fond dans les villages alors que de nombreux enfants jouent au bord des routes, voyager de jour nous a paru un peu moins risqué.

Vang Vieng a longtemps été un lieu très populaire de fête pour tous les voyageurs d’Asie du Sud-Est : un lieu où il était très facile de trouver de l’opium, des drogues et ou l’alcool coulait a flots (alors que les drogues sont théoriquement strictement interdites au Laos!).
Chaque année, la ville était aussi tristement connue pour un nombre record d’accidents graves entraînant la mort de jeunes touristes inconscients (jusqu’à 22 par noyade ou traumatismes crâniens ) notamment sur les rives de la rivière Nam Song où étaient installés de nombreux bars, tyroliennes, plongeoirs, et autres constructions non sécurisées.

L’activité phare de Vang Vieng était le « tubing » qui consiste a descendre la rivière sur de grosses bouées (chambres à air de tracteur) et surtout de s’arrêter tous les 10 m dans chaque bar pour faire « le plein » et la fête…

Quand nous sommes arrivés, il n’y avait plus rien d’extravagant : le gouvernement laotien, sous les pressions du gouvernement australien qui a perdu pas mal de jeunes dans des accidents, a mis fin à cette débauche en faisant fermer et détruire tous les bars le long de la rivière et une partie des établissements de la ville début septembre 2012.
C’est donc dans une ville plutôt fantôme que nous sommes arrivés. De nombreux hôtels et guesthouses  vides ou presque… quelques touristes mais dont le but n’est plus de faire la fête, et par conséquent une ville qui tourne au ralenti.
Même si on peut dénoncer les excès a Vang Vieng, il faut tout de même reconnaître que le tourisme a permis un développement assez rapide de la région. La fermeture d’un grand nombre d’établissements et celles à venir du fait de la désertion de la ville par les touristes portera sûrement préjudice. Reste à espérer qu’un tourisme plus raisonnable s’y développe.

La rivière étant très calme, nous avons quand même été faire du tubing, ce qui s’est résumé à une simple balade sur une bouée sur la rivière.  Elle nous a permis de mieux imaginer ce qu’avait du être l’endroit et d’apercevoir les ruines des bars et autres activités qui se trouvaient sur les berges. Nous avons aussi visité une grotte à la lampe frontale.

Le soir Méla est tombée malade : diarrhée puis vomissements et fièvre et donc pas la grande forme. Le lendemain, le médecin que nous avons consulté a diagnostiqué une déshydratation et lui a prescris des sels de réhydratation a mélanger avec de l’eau… Beurk mais efficace. Du coup nous sommes restés tranquilles a l’hôtel jusqu’à ce que ça aille mieux. Malheureusement nous n’avions plus vraiment le temps de visiter les environs qui sont a priori très sympas : des cascades, des grottes et des petits villages isolés.

Après 48 h, Méla était de nouveau sur pieds donc nous avons pris un bus en direction de Pakse et du plateau des Bolovens (au Sud du Laos) : un trajet d’environ 15h de bus avec une pause dans la capitale Ventiane pour échanger notre bus contre un bus de nuit. Nous avons fait le choix de ne rien visiter de la capitale pour pouvoir profiter du sud plus rapidement.