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Tour du monde de Mélanie et Florent

Shanghaï : une ville cosmopolite

Shanghaï : une ville cosmopolite

Rejoindre Shanghai ne nécessite que 35 minutes de train à grande vitesse depuis Suzhou, alors qu’il fallait plus d’une heure il y a quelques années. Nous nous sommes arrêtés au terminus où le train s’est vidé et où nous avons observé les hôtesses retourner les sièges afin que le train puisse repartir dans l’autre sens sans avoir à faire demi-tour.

Cette astuce fait gagner un temps précieux et permet aussi aux passagers d’avoir plus d’espace au niveau des jambes, ce qui est bien appréciable.

Retournement des sièges à bord du train à grande vitesse

A Shanghai, nous avons été hébergés chez Andy, un chinois âgé de 20 ans étudiant en finance. Andy parle très bien anglais et a même pris un léger accent américain car il vit en colocation avec deux américains : Wesley et Arturo.

Nous l’avons rejoint dans son quartier universitaire et nous sommes allés boire un verre dans la rue en bas de son immeuble. Deux autres américains étaient assis à l’entrée de sa résidence, préparant des burgers sur un barbecue de fortune pour les vendre 15 yuans pièce, soit moins de 2 euros. Ils nous ont expliqués qu’ils avaient un exposé à faire sur la « street food » (nourriture préparée dans la rue) en Chine, ce qui les a poussés à tenter l’expérience eux-mêmes.

C’était très drôle de se retrouver dans cette ambiance étudiante et cosmopolite, de discuter avec des élèves nous demandant d’où nous venions et ce que nous étudions…Les américains présents apprenaient le chinois et nous étions curieux de les entendre mélanger chinois et anglais.

Le lendemain matin, Andy et ses colocataires nous ont emmenés déjeuner dans un restaurant local dans lequel nous avons mangé un plat très apprécié à Shanghai et surtout dans le sud de la Chine : « les xiǎolóngbāo ».

Xiǎolóngbāo: variété de raviolis originaires de Hangzhou, Chine, contenant un hachis de viande (parfois de légumes) et de la soupe emballés dans une raviole de pâte de blé. Cuits à l’étuvée, ils sont très populaires en Chine, au Japon et à Taïwan. Leur nom signifie littéralement « petit (xiǎo) sac (bāo) à l’étuve (lóng) ».

Ces bouchées sont un vrai délice, cependant il faut faire attention en les mangeant à ne pas se brûler avec le jus qui est à l’intérieur. La technique consiste à percer un trou afin de boire le jus et seulement ensuite croquer dans la bouchée.

Après le repas, nous sommes allés rejoindre Marlène, une amie de promo ESSEC de Florent qui vit depuis quelques mois à Shanghai en contrat V.I.E.

Le Volontariat International en Entreprises (V.I.E) permet aux entreprises françaises de confier à un jeune, homme ou femme de moins de 28 ans, une mission professionnelle à l’étranger durant une période modulable de 6 à 24 mois, renouvelable une fois dans cette limite.

Nous avons parcouru ensemble Nanjing Road, artère principale de la ville qui offre le spectacle d’une indescriptible cohue de piétons. Elle est bordée de magasins et centres commerciaux en tout genre qui en font la rue la plus commerçante de toute la Chine. Des centaines d’enseignes lumineuses lui donnent un aspect ultra-moderne dès la nuit tombée. A son extrémité se trouvent la place du peuple et le musée de Shanghai que nous avions décidé d’aller visiter sur les conseils d’Andy.

Marlène et Flo sur Nanjing Road

Le musée est gratuit et comporte plusieurs galeries sur les arts traditionnels chinois comme la salle des bronzes, des porcelaines, des calligraphies, des peintures, des pièces de monnaie, des sceaux, etc.

Le musée de Shanghaï situé sur la place du Peuple

Le musée contient un grand nombre d’informations sur la culture chinoise, qui est à la fois très riche et très différente de la nôtre. Plus de 120 000 objets y sont présentés aux visiteurs… Bien trop pour tous les apprécier en une après-midi donc nous retiendrons surtout la partie sur les arts des minorités ethniques, l’exposition spéciale sur Fabergé et ses fameux œufs et la galerie des sculptures. Dans cette dernière nous avons pu voir une stèle sur laquelle pas moins de 1000 Buddhas avaient été gravés, tous différents les uns des autres.

Après cet épisode culturel, nous avons continué notre promenade sur le « Bund », nom traditionnellement donné à la rive Est de la rivière Huangpu. Le boulevard est jalonné d’édifices de style européen et de banques ou de compagnies coloniales datant du siècle précédent.

La présence étrangère à Shanghai s’explique par les deux « guerres de l’opium » : ces conflits motivés par des raisons commerciales qui opposèrent la Chine (voulant interdire le commerce de l’opium sur son territoire) à plusieurs pays occidentaux (désirant le continuer) au XIXe siècle. La première guerre de l’opium se déroula de 1839 à 1842 et opposa la Chine au Royaume-Uni. La seconde se déroula de 1856 à 1860 et vit cette fois l’intervention de la France, des États-Unis et de la Russie aux côtés du Royaume-Uni. La Chine perdit les deux guerres, et fut contrainte d’autoriser le commerce de l’opium, et de signer des traités inégaux, ayant pour conséquences l’ouverture de certains ports et le legs de Hong Kong à la Grande Bretagne. Les Britanniques vainqueurs aménagèrent donc un port à Shanghai (un des cinq qui leur ont été concédés), puis d’autres nations s’établirent sur le territoire chinois : ce fut le début des concessions étrangères. La petite enclave française de Shanghai date pour sa part de 1849.

Immeubles de style européen le long du Bund

Le Bund est devenu une attraction touristique car il offre une très belle vue sur la rivière et les grandes tours du quartier financier de Pudong, situées sur la rive opposée.

La Perle de l’Orient depuis Nanjing Road

De nombreux bateaux restaurants parcourent la rivière la nuit : ils ont la particularité d’être tous incroyablement éclairés par des guirlandes ou des encarts publicitaires géants. Ils sont à l’image de la ville, exubérants!

Bateau sur la rivière Huangpu

Nous avons rejoints la concession française pour manger à volonté un Teppanyaki dans un restaurant japonais.

Littéralement Teppanyaki signifie « grillé sur une plaque en fer », c’est un type de cuisine japonaise où l’on utilise une plaque chauffante pour cuire les aliments. Les ingrédients traditionnellement utilisés sont le bœuf, les crevettes, les coquilles Saint-Jacques, le poulet, les œufs et différents légumes. On utilise de l’huile de soja pour la cuisson.

Flo, Marlène et Méla au resto japonais

Nous sommes rentrés et avons retrouvé Andy et ses colocataires, avec lesquels nous avons eu une discussion fort intéressante sur l’évolution de la Chine en comparaison avec celle des pays développés comme les Etats-Unis, la France ou encore le Royaume-Uni.

Nous étions curieux d’en apprendre plus sur les conditions de travail dans les usines en Chine, ayant beaucoup entendu parler (en mal) de l’entreprise Foxconn qui fabrique entre autres les fameux IPhone et IPad d’Apple.

Foxconn est un groupe industriel taïwanais spécialisé dans la fabrication de matériel informatique. Elle fournit des composants électroniques à des entreprises mondialement connues telles que Nokia, Dell, Samsung, Microsoft, … En septembre 2012, le nombre de salariés du groupe est évalué à plus d’1,3 million de personnes, dont 1,2 millions rien qu’en Chine (plus de 400 000 dans la seule ville de Shenzhen!). C’est l’entreprise réalisant le plus gros chiffre d’affaire à l’exportation en Chine cependant la société est fréquemment pointée du doigt pour les conditions de travail dans ses usines. Il est question de journées de travail de plus de quinze heures dans des conditions militaires, des vols des papiers d’identité pour supprimer l’existence légale des employés et les forcer à travailler plus, de mauvais traitements, d’un important taux de suicide, etc. (plus de détails sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Foxconn).

Andy nous a ainsi expliqué que l’entreprise Foxconn, étant Taiwanaise, offre à ses employés des conditions de travail qui sont bien meilleures que dans les usines des entreprises chinoises… Il a aussi mis en évidence le fait que nos pays développés ont eux aussi subis des révolutions industrielles douloureuses avec des conditions de travail difficiles : travail dans les usines de textiles, les mines, etc.

Les conditions de travail et les salaires évoluent d’ors et déjà en Chine : la main d’œuvre devient de plus en plus chère et les conditions environnementales plus strictes. Au final cela ne fait que déplacer le problème sur les pays voisins plus pauvres car les entreprises se délocalisent au Vietnam, en Malaisie ou ailleurs pour produire les biens que nous consommons dans les pays développés : équipements électroniques, textiles…

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la crise économique que traversent l’Europe et les Etats-Unis impacte fortement l’économie chinoise. Les exportations ayant diminuées significativement, de nombreuses entreprises chinoises ont déjà fermé.

Andy nous a conseillé une liste de livres pour mieux comprendre la Chine :

  • River Town, Peter Hessler
  • Oracle Bones, Peter Hessler
  • Country Driving, Peter Hessler
  • Factory Girls, Leslie T. Chang
  • Wild Swans (Les cygnes Sauvages), Jung Chang
  • Mao The Unknown Story (Mao, l’Histoire inconnue), Jung Chang et Jon Halliday.

Certains de ces ouvrages sont censurés en Chine car considérés comme des critiques au régime communiste. Méla est en train de lire Wild Swans, l’histoire vraie de trois générations de femmes : la grand-mère concubine de l’empereur, la fille investit dans le régime communiste de Mao, et la petite-fille qui a grandi en Chine et immigré en Angleterre. Le livre raconte les atrocités du siècle dernier, la révolution culturelle chinoise, le régime de la terreur, etc. « Passionnant mais âmes sensibles s’abstenir ! ».

Le lendemain nous avons rejoint Marlène et des amis de promo INSA de Méla qui étaient en voyage d’affaire à Shanghai : Cyril qui travaille pour Carrefour en France et Maly qui travaille à Hong-Kong depuis 3 ans pour une marque de produits pharmaceutiques.

Nous avons mangé une pizza 4 fromages (pas la meilleure de notre vie mais au fromage quand même !) et nous nous sommes baladés dans les petites ruelles très touristique et pittoresques du quartier de Tian Zi Fang. C’est un quartier commerçant qui retranscrit néanmoins assez bien l’ambiance du vieux Shanghai.

Nous sommes allés visiter la fameuse perle de l’Orient : cette tour de 468 m de hauteur qui figure parmi les plus hautes tours du monde. Nous faisons donc désormais partie des 3 millions de visiteurs qui visitent chaque année cette antenne de télévision en forme de bilboquet géant.

La perle de l’Orient

La tour comprend trois sphères principales de tailles différentes et nous avons pu accéder aux terrasses d’observation à 90 et 263 m d’altitude (pas celle de 342 m, c’était trop cher !) d’où nous avions une jolie vue sur la ville. Shanghai est une des villes les plus peuplées de Chine avec ses 23 millions d’habitants (plus grande que Pékin), ce n’est donc pas étonnant de découvrir à 360° des buildings à perte de vue avec des formes toujours plus étonnantes : prise de courant, soucoupe volante, fer à repasser, copie de l’Empire State Building de New York, ou le fameux décapsuleur (mais à quoi pensent les architectes ?).

La visite de la tour inclut également l’accès à un musée intéressant sur l’évolution de la ville et notamment l’époque coloniale. C’est là que nous avons pris en photos des cartes postales de la rue de Nanjing et du Bund au début du 20ème siècle.

A notre plus grand regret, les chinois n’ont pas conservé beaucoup d’authenticité : Shanghaï nous est apparue comme une ville ultra-moderne, démesurée, et en constante évolution… Que l’on aime ou pas, c’est une ville à visiter !

Le lendemain matin on prenait déjà un vol pour Hong-Kong pour de nouvelles aventures…

8 Commentaires

  1. Plus belle la vie . Vous avez bien raison d’en profiter un MAX .
    En attendant d’être grand- mère je viendrai vous voir au Chili ou au Pérou . BISOUSSSSSSSSS

    • Coucou à tous les deux,
      que de plaisir de vous voir en bonne forme et toujours de découverte en découverte, profitez en au maximum et passez de bonnes fêtes. Nous pensons bien à vous même si nos nouvelles sont rares…Le cœur y est !
      Gros bisous de la part de tous les 5.

      • Merci 🙂 Passez aussi de bonnes fêtes…pour nous c’est un peu difficile de s’imaginer Noël Car il fait bien 30° C aujourd’hui alors on se désaltère sur les bords du Mékong au Sud du Laos. Gros bisous à toute la famille

    • On profite t’inquiète ! Va falloir être un peu patiente pour devenir grand-mère 🙂

  2. Merci pour vos bonnes nouvelles. Ici la santé se maintient.
    Bonne continuation.
    Grosses bises.

    • Merci pour le petit message 🙂 Cool de vous savoir connectés sur Internet. Bisous

  3. Bon bout d’an au bout du monde!

  4. Un duo de choc au coeur de l’actualité ! Reportage diffusé hier dans Envoyé Spécial : « Foxconn, enquête sur la face cachée d’Apple ». Pensez à transmettre vos articles à France 2, qui sait ?!
    Joyeuses fêtes de fin d’année sous les tropiques, vous allez nous manquer !

    PS : ravie d’avoir des nouvelles de tes grands-parents via votre blog!