Montagnes verdoyantes du Nord du Vietnam

Le lendemain nous avons embarqué dans un mini-van qui au long du trajet n’a fait que se remplir, se remplir et se remplir. Nous avons eu ainsi notre première expérience d’une pratique commune en Asie du Sud-Est qui consiste ne jamais refuser un client ou un bagage, peu importe le niveau de remplissage de celui-ci. Nous regretterions presque d’avoir laissé la moto à l’hôtel !

Les petites routes de montagne qui rejoignent Don Van et Meo Vac sont considérées comme parmi les plus belles du Vietnam. Nous nous étions donc préparés à en prendre plein la vue.

Bus surpeuplé 🙂 mais jamais plein !

Dans le bus, nous faisons la connaissance d’Anne-Marie et Jacques, un couple de français avec qui nous partagerons ces quelques jours dans les montagnes. Anne-Marie est d’origine vietnamienne et parle vietnamien donc voyager avec elle nous a facilité la compréhension avec les locaux et aussi permis de découvrir des spécialités culinaires.

Le paysage est magnifique mais le soleil manque à l’appel pour que nous puissions réellement profiter des couleurs verdoyantes !

Dans le Minivan, plusieurs vietnamiens ont le mal des transports, surement très peu habitués à voyager. Nous avons donc assisté à une petite distribution de sacs plastiques, à leur remplissage puis à leur élimination par la fenêtre : charmant ! Le chauffeur et les passagers sont visiblement habitués.

A notre arrivée à Don Van, la nuit commençait à tomber donc nous nous sommes mis en quête d’un petit hôtel. Notre chambre était déjà occupée par un animal à 8 pattes lorsque nous sommes installés.

Notre colocataire : grosse araignée poilue

Nous sommes ressortis dîner avec Anne-Marie, Jacques et un autre couple de jeunes français qui étaient eux aussi dans le même hôtel que nous.
Au Nord du Vietnam, nous n’avons croisé que des touristes français, ce qui a occupé pas mal de nos conversations pour essayer d’expliquer pourquoi. Voici deux des hypothèses les plus plausibles : 1- le français n’aime en général pas trop les circuits organisés et ne craint pas de partir à l’aventure ; 2- avec les RTT, le français a le temps de voyager dans des lieux plus reculés où les aléas font partie du quotidien…

Au réveil nous sommes allés visiter le village et notamment un petit café traditionnel centenaire, qui n’a pas été transformé depuis sa création.

Il ne faisait pas suffisamment beau pour rester plusieurs nuits et se balader aux alentours de Dong Van, donc nous convenons avec nos nouveaux amis de trouver un bus pour nous rendre à Méo Vac. Mais trouver un moyen de transport s’est avéré plus compliqué que prévu. Après plusieurs tentatives infructueuses car les différents taxis avaient déjà quittés le village, nous avons trouvé quelqu’un pour nous emmener mais évidemment à un prix suivant la loi de l’offre et de la demande et donc supérieur à ce que nous espérions.

La route entre Dong Van et Méo Vac est réputée pour être la plus belle de tout le nord du Vietnam : environ 25 km de petits lacets et virages serrés. Malgré le mauvais temps les premiers kilomètres nous ont offert des vues spectaculaires.

Aperçu des montagnes

Nous espérions que le temps s’améliore pour pouvoir apercevoir le plus beau point de vue mais un épais brouillard est tombé et nous n’avons absolument rien vu de la falaise de 2 km qui tombe à pic dans la vallée.

A notre arrivée à Méo Vac, nous sommes partis nous balader sur les hauteurs de la ville animée par un tournoi sportif avec tous les élèves de Meo Vac et des alentours.

Le soir nous avons dîné tous ensemble dans un restaurant préparant des Bánh cuốn et du Chao, spécialité à base de riz que nous n’avions pas encore goutée.

La pluie n’a cessé de tomber donc nous avons décidé de repartir vers Ha Giang dès le lendemain. Le trajet du retour nous a de nouveau offert de super paysages, mais pour les locaux habitués à prendre le bus il semblait en revanche assez soporifique…

A notre arrivée à Ha Giang nous avons récupéré notre moto et choisi un hôtel un peu moins cher pour passer la nuit avant de rentrer sur Hanoï. Nous sommes sortis manger des petites brochettes au barbecue recommandées par Anne-Marie et un Chao au restaurant d’en face. Sur le chemin de l’hôtel, nous avons croisé un guide touristique avec lequel Florent avait discuté chez le garagiste. Il avait l’habitude d’organiser des circuits à moto en Minsk dans le nord du Vietnam, mais du fait de leur manque de fiabilité, il a fini par toutes les remplacer par des motos plus récentes…bizarre non? Pour plus de tranquillité, il nous a suggéré de mettre la moto dans la soute du bus pour renter à Hanoï. Cette solution (que nous n’avions absolument pas envisagée au départ) nous a tout de suite plut car nous n’étions pas prêts à passer plusieurs jours sur les routes et affronter de nouvelles galères avec notre moto. Nous sommes donc rentrés à Hanoï confortablement installés dans un bus avec la moto couchée dans la soute !

Arrivés à Hanoï, la moto nous a permis de revenir à l’hôtel où nous avions laissé l’autre moitié de nos affaires. Nous avons dégusté un Bún chả qui restera l’un de nos  plats préférés au Vietnam.

Le lendemain nous devions revendre la moto. Nous avions listé avec le gérant de l’hôtel 3 garages susceptibles de la racheter. Les deux premiers n’étaient pas intéressés, le troisième nous a proposé 2 millions de VND soit la moitié du prix d’achat…
Nous avons alors appelé Viet pour avoir son avis et il nous dit que c’était trop peu, qu’il pouvait nous aider à la revendre au moins 3 millions dès le lendemain matin.

Cathédrale Saint -Joseph d’Hanoï

Durant le reste de l’après-midi nous nous sommes baladés dans Hanoï pour découvrir la cathédrale que nous n’avions pas encore visitée. Nous redécouvrons aussi les particularités du Vietnam qui nous font sourire comme les coiffeurs qui exercent directement dans la rue.

Le coiffeur de rue

June et Linh nous ont gentiment proposé de nous hébergés une nuit ce qui nous a permis de leur raconter nos aventures. Ce fut très sympa de les revoir.
Le lendemain avec Viet nous espérions pouvoir vendre la moto rapidement afin de quitter Hanoï dans l’après-midi. Nous sommes revenus chez le garagiste qui nous l’avait vendu en mettant en avant le fait que avions tout changé dessus et qu’il nous avait arnaqué sur le prix d’achat. Cependant devant son refus de nous donner plus de 2 millions de VND, c’est finalement Viet qui nous a racheté la moto 3 millions en espérant la revendre plus tard. Un prix modique comparé à tout l’argent que nous avions mis dedans pour la réparer, mais c’était tout de même mieux que rien! C’est ainsi que l’aventure Minsk s’est achevée, non pas sans un certain soulagement.

Nous avons grignoté avec Viet et sa collègue des Nem Chua, de la sèche séchée et des noodles.

Viet et sa collègue

Viet nous a expliqué que la police est venue chez lui pendant notre absence lui interdisant d’héberger des étrangers chez lui, le gouvernement vietnamien est donc clairement opposé au Couchsurfing même s’il ne s’agit pas d’un business et qu’il n’y a pas d’argent mis en jeu. Les policiers lui ont d’ailleurs confisqué son permis de travail. Viet n’était pas véritablement inquiet pour son permis mais il est clair qu’il ne va pas pouvoir héberger de couchsurfers dans les prochains mois. On oubli souvent la chance que l’on a de vivre dans un pays démocratique.

Après les aurevoirs, nous avons finalement pris le bus en direction de la baie d’Halong.