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Tour du monde de Mélanie et Florent

L’Overland Track : randonnée au coeur de la Tasmanie

L’Overland Track :  randonnée au coeur de la Tasmanie

L’Overland Track est une des randonnées nature les plus belles au monde, avec des paysages classés au patrimoine mondial de l’humanité. Le Trek est au cœur du parc National de Cradle Mountain-Lake St Clair, qui fait partie de l’héritage mondial naturel de Tasmanie.

L’itinéraire de base dure 6 jours pour 65 km avec de nombreux chemins supplémentaires qui permettent de faire l’ascension de sommets, voir des cascades, etc. La plupart des randonneurs finissent l’aventure à l’arrivée au lac Saint-Clair où il est possible de prendre un bateau. Nous, nous avions décidé de marcher le long du lac à travers la forêt et se rajouter une journée et  17,5 km de marche, soit un total de 82,5 km.

Profile topographique

Profile topographique

Le trek est très prisé par les randonneurs du monde entier, donc pour limiter le nombre de participants à 63 par jours (dont 2/3 le faisant sans guide comme nous), il faut payer un droit d’entrée qui est assez cher. Nous avons eu la chance que les parents de Flo nous l’offre pour Noël.

L’Overland est un trek en complète autonomie ce qui sous-entend qu’il faut prévoir sa tente, son matelas et sac de couchage, ses vêtements chauds et froids (car le climat est réputé pour changer très vite et on peut avoir dans la même journée du soleil et de la neige) et bien sûr sa nourriture pour tous les jours. Il est aussi obligatoire de porter tous ses déchets.

Heureusement, il y a de l’eau potable à tous les refuges donc il suffit d’avoir une gourde pour la journée. Avec la nourriture, nos sacs pesaient chacun environ 14 kilos. Nous étions un peu stressés au départ car nous n’avions jamais fait d’aussi grande randonnée.

Nous en avons eu littéralement plein les pattes et plein les yeux.  Cela a été l’occasion pour nous de rencontrer des wombats,  des opossums, des serpents, un porc épic et bien-sûr de nombreux petits wallabies. Ce fuit un grand moment pour Méla de rencontrer le wombat, car elle ne savait pas du tout à quoi ce marsupial pouvait ressembler.

Seul hic, nous avions prévu nos différents repas avec principalement des barres de céréales, des fruits séchés, des nouilles chinoises, de la purée et de la nourriture déshydratée séchée en sachets pour 2 personnes. Si nous avions eu plus d’expérience, nous aurions su que les sachets pour 2 personnes sont clairement insuffisants. Après déjà 3 jours de marche, nos estomacs commençaient sérieusement à crier famine.

Nous avons donc calculé le contenu énergétique de nos rations quotidiennes pour se rendre compte que nous n’avions que 1500 kcal/jour/ personne, alors qu’en période de forte activité comme la randonnée en pleine nature avec les sacs, il nous fallait plutôt 3000 kcal/jour.

Impossible d’acheter quoi que ce soit sur le chemin donc nous avons continué nos menus comme prévu et nous nous sommes rationnés sur les extras comme les raisins secs du style « 1 raisin pour toi, 1 pour moi » ! Cela s’est ressenti sur les derniers jours : nous ne pensions qu’à manger et nous manquions sérieusement d’énergie.

Les paysages sont magnifiques : alternance de lacs, montagne, cascades, anciennes vallées glacières, forêts primaires avec d’immenses eucalyptus plusieurs fois centenaires. Le  trek est véritablement en pleine nature : nous n’avons pas vu une ligne électrique ni un véhicule de toute la semaine. Pas de pollutions sonores, pas d’ondes, pas de lumière, pas de civilisation : bref un vrai havre de paix !

La plupart des sentiers sont aménagés pour éviter d’abîmer la nature mais il reste quelques parties boueuses ou il faut sauter de cailloux en cailloux ou marcher sur des racines. Au 4ème jour, Méla qui écoutait tranquillement de la musique dans la forêt s’est enfoncée un pied dans la boue jusqu’au genou, puis le deuxième, puis elle a perdu l’équilibre et paniquée. Au final, elle est tombée sur les fesses dans la boue avec son sac et pour se sortir elle a dû aussi y mettre les 2 bras.

Toute boueuse !

Toute boueuse !

Bref elle est ressortie toute noire, puante et malheureusement sans possibilité de se laver avant une bonne heure de marche. Arrivée au campement, la boue avait séchée et elle a dû passer plus d’une heure dans la rivière avec une brosse pour frotter ses vêtements. Un bon souvenir aujourd’hui mais sur le coup ça l’avait mise en pétard, d’ailleurs elle n’a jamais marché aussi vite que ce jour là !

Chaque soir nous rejoignions des refuges très basiques ou l’on pouvait utiliser nos réchauds pour cuisiner et dormir s’il restait de la place. Sinon il fallait planter sa tente. Jamais de douche, mais toujours des toilettes et réserves d’eau potable bien appréciables.

Au cours de la semaine, nous avons sympathisé avec plusieurs personnes que nous retrouvions chaque soir pour manger et discuter, parmi lesquels :

–       Keith et Lily, un couple d’américains bien habitués à randonner. Keith est guitariste professionnel alors que Lily travaille à l’hôpital.

Lily et Keith

Lily et Keith

–       Ide et Jeff, un couple de retraités vivant près de Melbourne. Ide était habituée à marcher mais pas à faire un trek si long avec les sacs. Elle a souffert mais ils ont réussi à le terminer.

–       Heike, une allemande vivant au Vénezuela et un de ses amis Jean-Paul, 68 ans, allemand également mais vivant en Australie. Il avait une forme olympique et portait une bonne partie des affaires de Heike.

–       Max, un jeune américain de notre âge, impossible à suivre : il a fait tous les sentiers possibles dont certains en courant. Il nous a conseillé de bonnes adresses pour la Nouvelle-Zélande.

–       Une famille d’australiens très courageux : les parents non sportifs ont souhaités faire un voyage avec leur fille avant qu’elle ne s’engage pour l’armée. Au lieu de choisir une semaine de vacances tranquille en bord de plage, elle a choisi de réaliser ce trek. Ces parents ont suivis mais ça a été super dur pour eux. Malgré un équipement tout neuf, la maman qui était clairement en surpoids à donner beaucoup de sa personne pour aller jusqu’au bout, bravo !

Grâce à ces rencontres, on a pu troquer notre excédent de gaz contre quelques sucreries, et sur la fin certains avaient quelques provisions en plus qu’ils nous ont gentiment offert voyant que l’on mourrait de faim. OUF!

Au final, Méla aura fait 95 km (avec l’ascension du « Barn Bluff »), et Flo 98 km car il a fait l’ascension de « Pelion East » en plus. Nous avons eu un super temps les 4 premiers jours, puis de la pluie dans la forêt, mais globalement cela ne nous a pas dérangés pour admirer la beauté des paysages.

Le soulagement...

Le soulagement…

A l’arrivée il y avait un restaurant avec feu de cheminée bien appréciable car nous avions froids et étions mouillés. Nous avons déjeuné avec Ide et Jeff et dévoré un gros burger : un vrai soulagement !

Ide et Jeff

Ide et Jeff

Nous avons perdu quelques kilos pendant la semaine mais avec notre gourmandise et les bons petits plats de Lucia nous les avons vite repris. Nous sommes restés chez elle 2 jours de plus pour nous reposer et faire une lessive. Nous sommes aussi allés au marché artisanal du dimanche pour acheter quelques cadeaux pour nos hôtes et quelques petits souvenirs.

Nous avons cuisiné des îles flottantes pour Lucia qui en échange nous a donné la recette des biscuits Anzac (nommé en l’honneur des troupes australiennes et néo-zélandaises de la première guerre mondiale). La recette originale des biscuits préparés par les femmes des soldats, était faite pour qu’ils se conservent pendant le long voyage jusqu’en Europe.

Recette des biscuits Anzac de Lucia :

1 tasse (ou 250 ml) de flocons d’avoine ; ¾ tasse de noix de coco râpée ; 1 tasse de farine ; 1 tasse de cassonade ; 125 g de beurre ; 1 cuillère à soupe de « golden syrup » (ou sirop d’agave ou miel) ; 1 cuillère à soupe de levure ; 2 cuillères à soupe d’eau bouillante.

Mélanger l’avoine, la farine, le sucre, et la noix de coco ; Faire fondre le sirop et le beurre ensemble ; Mélanger la levure et l’eau bouillante puis ajouter le beurre fondu et le sirop ; Ajouter le tout avec le mélange des ingrédients secs.

Placer une cuillère à soupe du mélange sur une plaque de four préalablement beurrée. Faire cuire pendant 20 min à 190 degrés.

Nous avons ensuite repris un vol pour Sydney où nous sommes restés quelques jours avant de nous envoler pour Christchurch en Nouvelle-Zélande.