Koh Rong, entre plongée et farniente

Nous avons débarqué tous les quatre à Sihanoukville aux alentours de 13h, trop tard pour pouvoir embarquer directement sur un bateau pour l’île tropicale de Koh Rong où nous avons prévu de passer le jour de l’an au soleil. L’île est située au sud du Cambodge dans le golf de Thaïlande, à 25 km au large de Sihanoukville, une ville balnéaire qui s’est fortement développée avec le tourisme.

Sihanoukville ne nous a pas fait forte impression, la ville n’a pas particulièrement de charme et les prix pratiqués sont nettement supérieurs au reste du Cambodge. Seule la petite rue animée de Serendipity Road est sympa, notamment le soir pour ses bons restos et ses petits concerts live dans les bars. Nous y avons passé une soirée avant d’embarquer dès le lendemain sur le bateau qui assure la liaison avec Koh Rong.

Il nous avait été déconseillé d’aller sur l’ile pendant la haute saison sans avoir réservé auparavant car les capacités d’hébergement sur place sont faibles. Nous avions donc tenté de le faire sur internet avant de quitter Battambang mais tout était complet! Cependant nous voulions quand même tenter notre chance, pensant qu’il devait bien rester une petite place pour nous quelque part. Nous avons eu raison, car une fois sur l’île, il nous fallut à peine 10 minutes pour trouver 2 chambres à 10 dollars dans la même guesthouse. Comme beaucoup de logements en Asie du Sud-Est ne sont pas (encore) répertoriés sur Internet, il ne faut pas toujours se fier aux sites internet ou aux agences qui affichent complets.

L’île est majoritairement sauvage et très tranquille comparée aux îles ultra touristiques de Thaïlande. Elle fait 78 km² et comprend pas moins de 43 km de plages. Il faut prendre quelques précautions avant d’arriver car il n’y a pas de distributeur automatique sur l’île. L’île est composée de 4 villages dont le principal se nomme Koh Tuich.

C’est ici que nous avons passé la majorité de notre séjour car la jungle est si dense au milieu de l’île qu’il est impossible de rejoindre les autres villages autrement que par bateau. Koh Tuich dispose d’une quantité limitée d’eau douce, quant à l’électricité, elle est produite grâce à des générateurs électriques qui ne fonctionnent que le soir pour la plupart.

L’émission Koh Lanta 2012 a été tournée sur une des plages de l’île. En 2013, le tournage y avait lieu également avant d’être annulé suite à la mort tragique d’un participant et au suicide du médecin de l’émission.

Koh Rong est malheureusement sous la menace d’un développement rapide. Le gouvernement Cambodgien l’a vendue pour un bail de 99 ans à un investisseur privé qui souhaite y construire le premier « eco-resort d’Asie du Sud-Est », comprenant un petit aéroport, des hôtels de luxe, des casinos… A l’heure actuelle, il est à la recherche d’investisseurs, mais à partir du moment où il aura regroupé les fonds nécessaires, le développement de l’île risque d’être très rapide et l’aspect nature qui en faisait son charme risque de disparaitre complètement.

Le premier jour nous avons emprunté l’unique chemin à travers la jungle qui permet de rejoindre l’autre côté de l’île. Personne ne nous ayant mis en garde contre les serpents c’est donc en tongs que nous fait le trajet. Nous n’en avons aperçu qu’un mais la propriétaire de notre guesthouse nous a informé le soir qu’ils étaient dangereux et qu’il fallait être vigilants. Sur cette partie de l’île il y a même une guesthouse qui est fermée certains mois de l’année justement à cause du grand nombre de serpents venimeux! Donc à faire mais en pantalons et chaussures de randonnée !

La plage de sable blanc sur laquelle nous sommes arrivés était magnifique, une vraie carte postale. Nous avons exploré les rochers aux alentours avec masque et tuba : il est possible d’y voir pleins de poissons de tailles et couleurs différentes, des raies avec des points bleus cachées sous les rochers, des oursins etc.

La plupart des auberges sont tenues par des étrangers et il est donc possible de manger autre chose que des riz frits et des nouilles sautées, le meilleur étant les barbecues de poissons fraîchement péchés (barracuda, dorade…) accompagnés de salade et de frites : un vrai délice.

Le deuxième jour, nous sommes partis à la pêche au barracuda en bateau avec un des jeunes de notre auberge. Sauf qu’encore une fois depuis le début du voyage la chance n’était pas avec nous et nous avons seulement réussi à prendre des petits poissons que l’on a dû relâcher. Conclusion rien à nous mettre sous la dent pour le repas du soir !

Le reste du temps nous avons fait de la plongée : une première journée pour le fun nous a suffi à nous décider à passer notre niveau 2 Padi. Nous avons donc fait 2 jours de plongée supplémentaires avec Bertrand notre instructeur français.

Les conditions étaient idéales pour apprendre car nous étions juste tous les deux à plonger avec lui. Pour valider notre niveau il nous était nécessaire d’effectuer une plongée profonde, une plongée en dérive, une plongée de recherche d’objets et enfin une plongée d’orientation avec des compas. Nous avons également eu la chance de pouvoir faire une plongée de nuit avec un autre groupe d’élèves de même niveau que nous.

La plongée profonde était impressionnante dans le sens où la visibilité était très mauvaise : nous ne nous voyions pas à un mètre, pas forcément les meilleures conditions pour profiter de la plongée mais idéales pour se former à des conditions difficiles.

La plongée de nuit fut particulièrement amusante car sous l’eau l’obscurité est totale et c’est à la lueur de nos petites lampes torches que nous progressions. Les poissons que l’on peut observer sont différents de la journée et il faut faire beaucoup plus attention à la manière de se positionner dans l’espace pour ne pas se piquer sur des gros oursins ou mettre la main sur un fameux « poisson scorpion » dont la piqure peut être mortelle.

Nous avons obtenu notre diplôme le 31 décembre, et nous l’avons donc arrosé pour le réveillon du jour de l’an. La tradition veut que les jeunes diplômés réalisent un « snorkel test » ou « test du tuba », jeu barbare mais rigolo qui consiste à mettre un masque et un tuba un peu modifié afin de pouvoir y verser de l’alcool directement.

Le but du jeu étant de réussir à tout boire rapidement pour pouvoir ensuite respirer, pas mal pour démarrer la soirée ! Heureusement nous avions dévoré un énorme burger peu de temps avant à notre auberge.

La soirée les pieds dans le sable était super sympa : démonstration de jonglage avec des bolas enflammées sur la plage, musique, feux d’artifice, punch pour tout le monde, etc. Il y avait aussi des gens un peu déjantés et notamment une fille armée d’une tondeuse à cheveux qui a proposé de raser la tête à ceux qui le voulaient : résultat une autre fille (probablement trop alcoolisée) avec des cheveux mi- longs a tenté l’aventure. La tondeuse est malheureusement tombée en panne à la moitié et elle a dû finir avec des ciseaux, un vrai désastre !

Le lendemain matin nous avons quitté Vlad et Loréa pour partir rejoindre Bédie, une copine de Méla, en Thaïlande. En chemin, nous avons croisé un super tuk-tuk qui nous a bien fait rire !