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Tour du monde de Mélanie et Florent

Que faire à Kratie?

Que faire à Kratie?

Notre journée à Kratie nous a permis de mesurer l’existence, dans les pays en développement, d’une équation difficile entre pauvreté et préservation des espèces naturelles comme le Dauphin du Mékong ou les tortues géantes de Cantor.

Notre excursion en tuk-tuk du lendemain a commencé  par un arrêt à Kampi : lieu d’observation des dauphins du Mékong (ou dauphin de l’Irrawaddy), une espèce originale qui s’apparente au Béluga et génétiquement proche de l’orque : ces mammifères peuvent peser de 90 – 150 kg et mesurer de 1,80 à 2,75 m. Ce n’est pas le dauphin le plus beau qui existe, disons que c’est une version un peu à Quasimodo.

Nous avons embarqué sur une jolie barque à moteur (n°21, spéciale dédicace à la Côte d’Or) pour une petite balade sur le Mékong, le tarif de 9 dollars par personne nous a paru vraiment cher pour le pays mais nous espérons que cet argent participe un minimum à la protection de la petite centaine d’individus en voie d’extinction. Les autorités cambodgiennes ont d’ailleurs créé une zone de protection de pêche de 180 km de long, de la ville de Kratie à la frontière laotienne.

Malgré cela et les revenus non négligeables générés par le tourisme (notamment balades en bateaux et souvenirs lies aux dauphins), les filets maillants de pêches, meurtriers pour les dauphins, restent le meilleur moyen pour beaucoup de locaux de subvenir à leurs besoins. Notre chauffeur de tuk-tuk nous a raconté que du temps où il était pêcheur, il n’était pas rare pour lui et pour sa famille de manger du dauphin lorsqu’il se retrouvait piéger dans ses filets. De plus, ces mammifères ont été longtemps chassés pour leur huile.

Lors de notre petit tour nous avons pu en apercevoir quelques-uns de loin, mais nous n’étions pas seuls sur l’eau : au moins 5 ou 6 embarcations se précipitaient chaque fois qu’un dauphin sortait la tête de l’eau, difficile de croire qu’on ne les dérange pas… Cette balade nous a donc laissé un petit goût amer.

Nous avons repris notre tuk-tuk pour nous rendre au centre de préservation des tortues du Mékong situé au cœur de l’impressionnante pagode des 100 piliers dans le district de Sambor. On y trouve plusieurs espèces et notamment la tortue géante de Cantor, une tortue aquatique pouvant atteindre 1,8 m de long et peser 60 kg.

Pagode des 100 pilliers

Pagode des 100 piliers

Les tortues sont victimes de nombreux prédateurs comme les oiseaux qui mangent leurs œufs ou certaines espèces d’arbres invasives sur les berges sablonneuses du Mékong réduisant les espaces où elles peuvent pondre. La principale menace est bien évidemment l’homme, la tortue étant utilisée pour la préparation de remèdes de médecine traditionnelle chinoise et sa chaire est appréciée.

Un des moines avec une des plus grandes tortue du centre

Un des moines avec une des plus grandes tortue du centre

Le centre forme et encourage la population à protéger les œufs et les tortues notamment via des incitations financières. Ils ont ainsi réussi à réintroduire plusieurs centaines d’individus dans leur milieu naturel. Malgré ces efforts notre chauffeur de tuk-tuk, bien qu’au courant de l’existence du centre, nous a avoué que s’il trouve une tortue, il n’hésiterait pas à la vendre sur le marché, certaines espèces  pouvant se vendre jusqu’à 300 dollars pièce !

Cette balade en tuk-tuk nous permet d’évaluer notre côte de popularité auprès des habitants du coin. Et celle-ci s’avère plutôt bonne à en juger par les grands signes et les sourires que les gens nous font tout au long de la route, ce qui fait chaud au cœur.

Pendant que notre chauffeur faisait la sieste (il semblait avoir un peu de mal à se remettre du mariage de la veille), nous sommes allés visiter le temple Phnom Sombok. Ici quelques 200 marches d’escaliers mènent à un pavillon, dont l’intérieur est peint avec des scènes colorées montrant la supériorité de Buddha sur le mal. Il est situé sur la seule colline de tous les alentours de Kratie. Ce temple est aussi un lieu d’accueil et de formation pour les gens qui souhaitent approfondir leur connaissance de la religion bouddhiste.

Notre « journée type d’un touriste à Kratie » s’est achevée par l’observation d’un village flottant sur le Mékong.

Village flottant sur le Mékong

Village flottant sur le Mékong

Et en soirée, alors que cherchions un endroit pour manger, nous nous faisons surprendre par Vladimir qui vient nous taper sur l’épaule! Lui et Loréa arrivaient tout juste des 4000 îles : le monde est petit! Ils étaient en train de prendre une « Angkor beer » en terrasse au coin de la rue en compagnie de deux autrichiens. Nous nous sommes donc joints à eux pour le reste de la soirée.

Le lendemain nous avons tous les quatre pris la route pour Phnom Penh, mais nos routes se sont à nouveau séparées car nous étions dans deux bus différents. En attendant que le nôtre arrive nous avons pu déguster des spécialités locales et observer des scènes de la vie quotidiennes.

La cuisine Cambodgienne est réputée et un des plats nationaux est l’Amok : un curry de poisson frais, lait de noix de coco, échalote, ail, citronnelle, curcuma …le tout cuit à la vapeur dans des feuilles de bananiers puis présenté dans une noix de coco fraîche. Il existe une variante au poulet, dans tous les cas un vrai délice !