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Tour du monde de Mélanie et Florent

Dien Bien Phu : mémoires de guerre à l’abandon

Dien Bien Phu : mémoires de guerre à l’abandon

Nous sommes arrivés à l’aube à Dien Bien Phu après avoir passé la nuit confortablement installés (une fois n’est pas coutume) dans le bus. Après avoir déposé nos affaires à l’hôtel nous sommes partis à la découverte de cette ville située dans un district frontalier avec la Chine et le Laos. Elle est tristement renommée pour avoir été le théâtre de la bataille la plus meurtrière de l’après Seconde Guerre mondiale et l’un des points culminants des guerres de décolonisation. En effet, Dien Bien Phu marqua la victoire Việt Minh contre l’Union française, le 7 mai 1954, l’histoire est donc l’attraction principale ici.

 

La bataille de Dien Bien Phu se termina par arrêt du feu, faute de munitions, selon les consignes reçues de l’état-major français à Hanoï. Ce fut l’avant-dernier affrontement de la guerre d’Indochine qui accéléra les négociations engagées entre les deux parties.

On estime à près de 10 000 le nombre de Vietnamiens tués pendant cette seule bataille et 2 293 morts dans les rangs de l’armée française. Une fois le cessez-le-feu signé, le décompte des prisonniers de l’Union française, valides ou blessés, capturés à Diên Biên Phu s’élève à 11 721 soldats.

La France quitta la partie nord du Viêtnam, après les accords de Genève, signés en juillet 1954, qui reconnaissaient la création de deux Vietnam libres et indépendants et instauraient une partition du pays de part et d’autre du 17e parallèle Nord. Après signature des accords de paix, seuls 3 290 prisonniers seront rendus à la France dans un état sanitaire catastrophique, squelettiques, exténués. Pour les 7801 restants et notamment les 3 013 prisonniers d’origine indochinoise il est probable qu’ils ont été exécutés systématiquement comme traitres.

La suite de l’histoire a été la deuxième guerre d’Indochine (également appelée guerre du Viêt Nam ) qui a opposé de 1964 à1975, d’une part la République démocratique du Viêt Nam (ou Nord-Vietnam) (soutenue matériellement par le bloc de l’Est et la Chine) et le Front national de libération du Sud Viêt Nam (ou Viet Cong), et d’autre part, la République du Viêt Nam (ou Sud-Vietnam), militairement soutenue par l’armée des États-Unis appuyée par plusieurs alliés (Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Philippines).

Contrairement à ce que nous pensions, Dien Bien Phu n’est pas une cuvette mais une plaine relativement vaste couverte de rizières et de champs, avec au centre la ville de Dien Bien Phu coupée en deux par la rivière Ron. Cependant c’est le seul endroit plat à des centaines de kilomètres à la ronde, avec une altitude moyenne de 400 mètres et des monts environnants qui culminent à 1100 m d’altitude.

Nous nous attendions à une ville musée où nous pourrions en apprendre plus sur cette bataille, mais à notre déconvenue en dehors de quelques pièces d’artillerie plutôt mal conservées, une reconstitution du bunker du colonel français de Castries (accessible uniquement aux touristes en groupe), un petit monument aux morts à la mémoire des soldats français et une énorme statue de 16m de haut installée pour célébrer le 50ème anniversaire de la victoire Vietnamienne, il n’y a rien sur l’histoire à proprement parler.

Monument aux morts en l'honneur des soldats français

Monument aux morts en l’honneur des soldats de l’Union française

Les rares plaques explicatives sont en vietnamien donc impossible pour nous de comprendre ce qui s’est passé ici et de nous imprégner de l’histoire de ce lieu. Nous avons marchés jusqu’aux sommets des collines C1 et C2 sur lesquelles les batailles les plus acharnées se sont déroulées, mais là aussi aucune information autre que le nom du lieu…

Peut-être aurions-nous dû aller visiter le musée ? Pas sûr car d’après les personnes l’ayant visité, il contient en majorité des objets historiques mais très peu d’informations sur le contexte et les faits, ce qui le rend plutôt décevant. Bref c’est dommage de visiter un lieu comme celui-ci avec juste les quelques lignes d’explications du Lonely Planet.

Ensuite, c’est sous une forte chaleur que nous avons monté les nombreuses marches du monument commémoratif vietnamien (au sommet duquel se trouve la fameuse statue) d’où nous avions un beau panorama sur la ville et ses environs.

Alors que nous admirions la vue, deux autres touristes nous ont interpellés pour savoir si nous avions un plan de la ville et des idées sur ce qu’il y avait à faire à Dien Bien Phu, car comme pour nous la ville ne leur avait pas fait forte impression. Notre guide ne recélant rien de très passionnant et la chaleur nous ayant assoiffés, nous leur avons proposé d’aller boire un verre. C’est ainsi que nous avons fait la connaissance de Vladimir et Loréa, un couple original composé d’une espagnole et d’un tchèque qui se sont rencontrés en Irlande. Nous avons ensuite partagé un excellent canard rôti avec eux au marché et nous nous sommes donné rendez-vous pour diner ensemble.

Flo allait fêter ses 27 ans le lendemain dans le bus qui traverse la frontière avec le Laos, raison pour laquelle nous étions ravis de partager une soirée avec eux. Nous nous sommes très vite bien entendus avec eux et avons passé une très bonne soirée écourtée car nous prenions tous les quatre le bus le lendemain à 5h30 du matin pour nous rendre au Laos.

Dien Bien Phu marque donc la fin de nos épopées au nord du Vietnam, nous voulions avant de clôturer ce chapitre également partager une des particularités du pays dont nous avions oublié de parler lors de nos précédents articles: les « maisons tubes ».

Au Vietnam la majorité des maisons suivent le même schéma de construction: elles possèdent une étroite façade en général plus ou moins stylisée, encadrée latéralement de deux parois sans fenêtres en béton brut. Leur organisation interne est donc assez particulière et éloignée de l’idée que l’on se fait du confort moderne : des pièces toutes en longueur sans lumière naturelle et peu aérées, en enfilade les unes sur les autres, et distribuées sur plusieurs étages. Elles font parfois plusieurs dizaines de mètres de long.

D’après les historiens, la structure tout en longueur serait apparue au début du millénaire en réponse à la fiscalité chinoise qui taxait la largeur des façades, cependant cette règle n’a plus de raison d’être depuis longtemps.

Dans les centres-villes, ces formes sont imposées par celle des parcelles, découpées en longues lanières. Néanmoins la maison tube se reproduit bien au-delà des villes dans les nouveaux faubourgs, dans les villages et même en plein champ. Sa structure physique correspond à un mode de vie, imprimé dans les esprits et les habitudes depuis de nombreuses générations.

Maisons tubes

Maisons tubes

Pour finir, nous voulions aussi vous faire partager ce chien tigré qui nous a fait sourire, preuve qu’au Vietnam on peut trouvé des imitations de n’importe quoi!

Le chien tigre

Le tigre du Vietnam

 

3 Commentaires

  1. Bonjour les grands voyageurs,

    C’est avec plaisir que je suis votre périple très enrichissant pour vous mais également pour ceux qui vous suivent.
    Bravo et merci pour les photos et vos commentaires, et le partage de cette magnifique expérience.
    Bises à vous deux
    Aline

  2. toujours des surprises, c’est bien agréable épisodes après épisodes j’ai l ‘mpression de votre présence parmi nous

    • Merci pour vos messages de soutien